| La religion en ArménieLes Arméniens furent convertis au christianisme par Grigoire I l’Illuminateur (en arménien – Grigor Loussavorich, canonisé par la suite) à 301, et l'Arménie est devenue le premier pays au monde, à adopter le christianisme en tant que religion d'Etat.
Bien que l'église Arménienne Apostolique soit initialement indépendante, elle a maintenu des liens avec les autres églises chrétiennes jusqu'aux Conciles œcuméniques de Calcedoines (451) et de Constantinoples (553), et plus tard n’a gardé les liens étroits que’avec les Eglise Copte (Egypte), Éthiopienne et Syrienne.
L'Eglise Apostolique arménienne est présidée par le Catholicos de tous les Arméniens, dont la résidence se trouve à Etchmiatsin depuis 1441. Le Catholicosat de tous les Arméniens comprend quatre pathriarchies (celui d’Etchmiatsin; de Cilicie, avec une résidence dans la ville de Sis de 1293 à 1930, actuelle ville de Kosan en Turquie, depuis 1930 - à Antiliace, Liban; de Jérusalem, fondé à 1311; de Constantinoples, fondé au XVI siècle) et 36 diocèses (dont huit en Arménie, un en Haut Kharabakh, et dans les autres pays du monde, où il y a des communautés arméniennes).
Dès le XII° siècle une minorité arménienne a commencé à reconnaître la prééminence de l'église catholique de Rome et du pape. Soutenus par les missionnaires dominicains des Ordres de Jésus (jésuites), ils se sont unis dans l'église Arménienne catholique avec une résidence patriarcale à Beyrouth (Liban).
La diffusion du protestantisme chez les Arméniens fut favorisée par les missionnaires-congrégationnistes américains arrivés de Boston en 1830. Depuis ce temps-là il existe un nombre de congrégations arméniennes protestantes.
À présent, en plus de l'église Apostolique Arménienne, en Arménie existent l'église Arménienne catholique, l'église Arménienne évangélique, la synagogue, ainsi que les églises et temples de diverses minorités religieuses.
L'Église Apostolique Arménienne
L’une des plus anciennes Églises chrétiennes au monde. Le christianisme est apparu en Arménie au II°-III° siècle, et est devenu la religion d'Etat au début du IV° s. (301).
Selon la légende, déjà au I° siècle, les Apôtres Thadée et Bartholomée sont arrivés en Arménie pour y prêcher le christianisme. En même temps en Arménie sont nées les premières communautés chrétiennes, qui se sont multipliées au II°-III° siècles. Les chrétiens subirent souvent des persécutions, car à cette époque les Arméniens étaient en majorité païens, se tournant en quelque sorte vers le polythéisme helleno-romain.
Grâce aux sermons de St. Gregoire l’Illuminateur (302-326) – dont l'Église Arménienne Apostolique porte le nom (elle est souvent qualifiée de grégorienne), le roi arménien Tiridat III (287-330) accepte la conversion au christianisme et reçoit avec sa famille le baptême. En 301 le christianisme est proclamé comme religion officielle d'Etat.
D’après la légende St Gregoire a eu une vision : Christ descend des cieux dans la nuée et avec un marteau d'or indique la place où allait être érigée la première église arménienne. C'est pourquoi le temple construit ici, devenu cathédrale , porte le nom d’Etchmiatsin ce qui, dans la langue arménienne, signifie "Descente du Fils Unique" de Jésus Christ.
Jusqu'au milieu du V° siècle l'Église Apostolique Arménienne ne représentait qu’une branche de l'Église chrétienne. Cependant, aspirant à consolider son indépendance par rapport à Byzance et ne reconnaissant pas les décisions du IVeme Concile oecuménique (Calcedonienne de 451), l'Église Apostolique Arménienne s'est séparée de fait de l'Eglise Orientale et Occidentale.
Ainsi, l'Église Apostolique Arménienne appartient à la famille des Églises dites « non calcedoniennes », parmi lesquelles les Églises Copte (Égyptienne), Syrienne et Éthiopienne.
Géographiquement l'Église Apostolique Arménienne est disseminée dans le monde entier, mais reste unie dans ses dogmes. Sous l'influence des facteurs politiques et économiques à partir du IX° siècle une partie de la population arménienne fut périodiquement obligée de quitter le pays et de chercher le refuge dans des pays étrangers. Ainsi, en conséquence des évenements historiques dans l'Église Apostolique Arménienne, se sont formés les Patriacats de Constantinoples à Jérusalem et le Catholicosat de Cilicie (la Grande Maison de Cilicie), qui se trouve à présent à Antilles (Liban). Ces trois chaires épiscopales dans "le sens spirituel" se trouvent sous la juridiction du Trône de l'Église-mère d’Etchmiastin, mais profitent d'une autonomie intérieure administrative.
Sous la juridiction du Patriarcat de Jérusalem on trouve les paroisses arméniennes d'Israël et de la Jordanie; sous la juridiction du Patriarcat de Constantinoples, les paroisses de la Turquie et l'île la Crète; dans le Catholicossat la Grande Maison de Cilicie entrent les diocèses de Liban, de Syrie et de Chypre.
En plus des territoires canoniques, chaque chaire a des paroisses et des structures ecclésiastiques et administratives dans d'autres lieux de résidence de la diaspora arménienne (y compris en Europe Occidentale, l'Amérique du Sud etc.)
Le chef de l'Église Apostolique Arménienne est le Patriarche Suprême le Catholicos de tous les Arméniens (à présent - Gareguin II), dont la résidence permanente se trouve à Etchmiatsin. Il est appelé également le Patriarche Suprême et le Catholicos du Trône National d’Ararat de l'Église-mère. Il est le chef spirituel suprême de tous les Arméniens croyants, le dépositaire et le défenseur de la foi de l'Église Arménienne, de ses rites, ses canons, ses traditions et de son unité. Dans les limites canoniques il est doué de toute la plénitude du pouvoir dans la gestion de l'Église Arménienne.
Le centre administratif et spirituel de de l'Église Apostolique Arménienne est la capitale paroissiale Saint Etchmiatsin, le Catholicossat de tous les Arméniens, fondé à 301. C’est ici qu’au VII° siècle furent fondés les deux couvents Sainte Hripsimé et Sainte Gayané, des monuments classiques de l'architecture arménienne. À Etchmiatsin se trouvent aussi l'académie Spirituelle et le séminaire. Des personalités notables de la culture arménienne ont fait leurs études à l'académie Spirituelle. À présent l'académie et les seminaires sont fréquentés par près de 100 étudiants, y compris des étrangers. A la fin de leurs études ils peuvent devenir soit le clergé "blanc", soit accepter le monachisme. A part les dissiplines théologiques ils étudient en détail l’arménologie, les langues étrangères et reçoivent une formation générale approfondie. Les étudiants, qui après la fin des études au séminaire manifestent le désir et la capacité d’une instruction ultérieure, se voient accordée la possibilité de continuer leur formation théologique dans certaines écoles supérieures renommées de l’Europe et des Etats-Unis.L'Église Apostolique arménienne publie la revue "Etchmiatsin qui fut instituée en 1945. A la suite de la revue Ararat, qui a cessé son existence en 1919, Etchmiatsin est un mensuel officiel. Il joue un rôle essentiel dans la coordination de l'activité de l'Église Arménienne dans les différents diocèses. L'Eglise publie aussi des livres des messes de la littérature spirituelle-morale et historico-ecclesiastique. Ce travail est dirigé par une équipe éditoriale spécialement conçue.
Sur le territoire de l'ancienne URSS vivent 11 évêques et 120 prêtres de l'Église Arménienne Apostolique, fonctionnent 62 de ces communautés. La majeure partie (37 communautés) se trouve en Arménie. Les autres en Russie et en Géorgie. 6 diocèses de l'Église Arménienne Apostolique d’Ararat, de Chirak, de Gougark et de Syounik se trouvent sur le territoire de l'Arménie et 3 diocèses au delà de ses frontieres: le géorgien, le russe à Nouveau Nakhidjevan, et celui d’Artsakh. À cause de l’émmigration massive de la population arménienne de l'Azerbaïdjan la diocèse de Bakou a cessé son activité.
L'Église arménienne participe activement au mouvement international œcuménique, contribue au mouvement pour la paix et participe à la prise des décisions pour la solution des autres problèmes modernes. Elle pratique des activités de bienfaisance, aide les victimes des régions des désastres, aux orphelinats, maisons de retraite, les invalides et les réfugiés. | |
