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Urartu RoyaumeL'Urartu est un royaume constitué vers le Xe siècle av. J.-C. autour du lac de Van, dans l'actuelle Turquie orientale; son territoire s'étend également sur les pays voisins: Arménie, nord-ouest de l'Iran, nord de la Syrie et de l'Irak, sud de la Géorgie (expansion maximale). Cet État est appelé Biai ou Biainili par ses habitants mais Uruatri et Urartu dans les sources assyriennes. L’Urartu a d’abord été connu par les sources historiques provenant de l’Assyrie, royaume qui est son principal adversaire au cours son histoire. Cela a permis de situer les rois urartéens dans la chronologie de l’histoire du Proche-Orient ancien. Les rois urartéens ont également fait graver leurs propres inscriptions, certaines reprenant le modèle des annales néo-assyriennes. À l’origine écrites en assyrien, elles sont progressivement remplacées par l’urartéen. Des tablettes administratives ne sont connues qu’à partir du VIIe siècle av. J.-C., avant tout grâce aux fouilles du site de Karmir Blur. Si on ne découvre plus de nouveaux textes, les fouilles de nouveaux sites font depuis plusieurs décennies progresser constamment notre connaissance de la civilisation urartéenne. Le peuple urartéen semble être tout comme les Hourrites un descendant de la culture du Kuro-Araxe, qui s'épanouit en Transcaucasie dans le courant du IVe-IIIe millénaires av. J.-C. (datation mal connue), avant de s'étendre vers le sud. Le fait que la langue urartéenne présente de nombreux traits communs avec la langue hourrite de la fin du IIIe millénaire av. J.-C. (ou du moins de ce que l'on en connaît) semble indiquer que la séparation des deux groupes est alors récente, et a dû se faire vers le milieu de ce millénaire. La civilisation urartéenne telle qu'on la connaît par la suite prend naissance dans la seconde moitié du IIe millénaire av. J.-C. dans la région du lac de Van, qui reste longtemps le centre politique du royaume d'Urartu. En face d'eux, les Urartéens ont vite été confrontés aux Assyriens, dont ils subissent une forte influence. L'apparition même du royaume urartéen est probablement due à l'émulation issue de la proximité d'un si grand voisin, dont les ambitions vers les régions situées au-delà de sa frontière septentrionale se manifeste dès sa montée en puissance aux XIVe-XIIIe siècles. Dans les premiers temps, l'Urartu est un adversaire insignifiant pour la puissance assyrienne. Il est mentionné pour la première fois par Salmanazar Ier au XIIIe siècle av. J.-C., sous le nom d'Uruartri. Les Assyriens ne se privent néanmoins pas de campagnes punitives en direction des pays situés au nord de leur royaume, dans la région qu'ils nomment Nairi, dont la signification exacte est débattue. Tukulti-Ninurta Ier y mène une campagne victorieuse. Pendant l'affaiblissement de l'Assyrie au Xe siècle av. J.-C., un royaume se forme après la réunion des principautés urartéennes et prend petit à petit de l'importance au début du IXe siècle av. J.-C.. Vers 850, Salmanazar III attaque le faible roi Arame (850-840) et le chasse de sa capitale, Arzashkum, avant de piller la ville et le pays alentour. Après la défaite infligée par Sargon II, une sorte de paix s'instaure entre les deux puissances, qui restent alors chacune de leur côté. La présence de nouveaux dangers dans la région (Scythes, Cimmériens, Mèdes) paraît avoir entraîné cette paix entre les deux anciens rivaux. Alors que les Assyriens vont s'étendre vers le Proche-Orient, les Urartéens poussent vers le nord, en direction du Caucase. Le successeur de Rusa Ier, Argishti II (714-685), fait construire la forteresse d'Altintepe en Anatolie orientale près d'Erzincan. Les Cimmériens semblent ravager le pays sous son règne. Rusa II (685-645), fils et successeur d'Argishti II, raffermit sa puissance et bâtit de grandes citadelles à Rusahinili/Toprakkale près de Van, et à Teishebani/Kamir Blur dans le vallée de l'Araxe après l'abandon d'Erebouni. Cette période paraît donc voir un regain de la puissance urartéenne, voire même son apogée, si l'on s'en tient aux réalisations matérielles de ses rois. C'est de cette période que datent les seules tablettes cunéiformes en argile qui nous sont parvenues de sites urartéens. Tout cela semble indiquer une réorganisation de l'administration urartéenne sous Rusa II. Les évènements de la seconde moitié du VIIe siècle av. J.-C. sont très mal connus. On sait que les Scythes pillent la région avant de dominer les Mèdes. Les citadelles urartéennes disparaissent toutes dans des destructions à cette période, mais la cause de ces évènements reste incertaine. Si l'Urartu existe encore vers 590, le roi mède Cyaxare, après avoir abattu l'Assyrie, le prend, alors qu'il ne doit plus être qu'un obstacle dérisoire sur sa route vers l'Anatolie. |